Il n’est plus seulement celui qui donne le tempo. Le chef d’orchestre, ou chef de chœur, est aujourd’hui un véritable artiste, au carrefour de la technique et de la sensibilité. Depuis le XVIIe siècle, son rôle n’a cessé d’évoluer, passant du simple coordinateur à celui de figure centrale de la scène musicale.

Dans nos salles de concert comme dans les festivals locaux, le musicien-chef incarne désormais une double casquette : celle du leader et celle de l’interprète. C’est lui qui choisit le programme, façonne les nuances, et donne vie aux intentions du compositeur. Pour cela, il s’appuie sur une solide connaissance du répertoire, une maîtrise technique, une culture musicale étendue… et surtout, une gestuelle précise qui parle aux musiciens comme au public.

Un métier de précision et de passion

En répétition comme sur scène, chaque mouvement de bras, chaque regard, chaque respiration devient langage. Le chef affine l’interprétation avec exigence, dans une dynamique collective où chaque musicien trouve sa place. Qu’il dirige un chœur ou un orchestre, il adapte son approche aux spécificités vocales ou instrumentales de l’ensemble.

Une profession en mutation

Si les femmes sont encore peu nombreuses à occuper ce poste, elles y font leur entrée avec talent et détermination. Les mentalités évoluent, les formations s’ouvrent, et les podiums accueillent peu à peu une nouvelle génération de chefs, prêtes à faire entendre leur voix.

Dans un monde musical en perpétuelle transformation, le métier de chef reste un pilier, entre tradition et modernité. Et chez nous, en Provence comme ailleurs, il continue de faire vibrer les cœurs et les pupitres.

Régine Théodoresco, une chef de chœur au parcours d’exception

À seulement 20 ans, Régine Théodoresco obtenait le prestigieux Certificat d’aptitude en formation musicale. Une distinction rare, qui ouvrait la voie à une carrière aussi brillante que passionnée. Pianiste de formation, elle choisit très tôt de se tourner vers la direction d’orchestre et de chœur, se formant auprès du maître Pierre Cao, entre Paris et Namur.

Installée dans la région Auvergne Rhône-Alpes, elle intègre en 1995 l’équipe pédagogique du Cefedem, où elle prend la tête du département formation musicale et direction de chœur. Dix ans plus tard, elle fonde la classe de direction de chœur du Pôle Supérieur Bretagne–Pays de la Loire, contribuant à former une nouvelle génération de chefs.

En parallèle de son engagement pédagogique, Régine Théodoresco mène une carrière artistique riche, marquée par l’interprétation des grands oratorios du répertoire — de Bach à Britten — et par une exploration exigeante du chant a cappella du XXe siècle.

En 1996, elle crée Calliope – Voix de Femmes, un ensemble vocal professionnel féminin soutenu par la Drac et la Région Rhône-Alpes. Le disque Un Flot d’astres frissonne, salué par la critique, reçoit un Orphée d’or. À travers cet ensemble, elle encourage la création contemporaine, en commandant régulièrement des œuvres à de jeunes compositeurs.

Membre de nombreux jurys professionnels — CNSMD, Diplômes d’État, certificats d’aptitude, concours internationaux — elle partage également son savoir lors de masterclasses en France et à l’étranger. En 2002, son engagement est salué par le ministère de la Culture, qui la nomme Chevalier des Arts et des Lettres.

Une carrière exemplaire, qui fait rayonner la musique vocale bien au-delà de nos frontières, tout en enracinant son action dans les territoires et les institutions de notre région.

Conférence mercredi 17 septembre à 18 heures à l’espace culturel. Entrée libre.