On prétend qu’elle est inachevée comme le sera plus tard le célèbre Requiem. Rien n’est moins sûr, car si l’œuvre ne contient pas effectivement l’Agnus Dei et une partie du Credo, cette messe a la particularité d’être très personnelle. Peu avant son mariage avec Constance Weber, Mozart écrit une messe destinée à remercier Dieu pour la guérison de sa future épouse à qui d’ailleurs il demandera de chanter une partie de soprano. 

Inachevée, peut-être, mais surtout grandiose avec ses treize sections, sa longue durée et ses airs lyriques qu’on croirait parfois issus d’opéra. C’est à ce monument musical que se sont attaqués ensemble deux chœurs renommés de la région, celui de Christine Paillard – « Cant’Ouvèze » de Nyons —, et celui de Pierre Guiral – « Apta Julia » —, de Gordes. 

Aux 68 choristes des deux formations, se sont joints dix musiciens d’orchestre pour les accompagner, dont Catherine Sternis au clavier de l’orgue numérique. Il n’en fallait pas moins pour jouer cette partition d’envergure dans la cathédrale Notre-Dame de Nazareth, pleine à craquer. 

En solistes, les sopranos Faustine Egiziano et Lydia Mayo, Camille Tresmontant ténor, et Adrien Djouadou, basse, ont interprété avec enthousiasme cette œuvre majeure de Mozart qu’on place au même niveau que le Requiem et qui fut décrite « comme une cathédrale sonore où chaque note contribue à l’élévation spirituelle ». 

Prochains concerts, le 1^er novembre à Avignon, le 2 à Saint-Saturnin-les-Apt, le 3 à L’Isle-sur-la-Sorgue et le 11 à Grignan

Victor Ducrest