LE CHÂTEAU COMTAL DE VAISON FACE À SON AVENIR

Durée de lecture
2 minutes
Avancement

LE CHÂTEAU COMTAL DE VAISON FACE À SON AVENIR

Vaison-la-Romaine
18 avril 2025 - 15:08
0 commentaires

Par une conférence organisée à la Maison des associations par l’Association de recherche et de valorisation du patrimoine archéologique de Provence et Rhône-Alpes (ARAMA), le service du Patrimoine de Vaison-la-Romaine vient de faire le point sur le projet de restauration du château comtal, qui s’étendra de 2025 à 2027.

Catherine Dupuy-Michel, responsable du service du Patrimoine de Vaison-la-Romaine et Cyril Robequin, chargé du patrimoine bâti historique à la mairie de Vaison-la-Romaine, ont présenté samedi matin, ce qu’on appelle aujourd’hui « l’archéologie du bâti », puis l’histoire assez rocambolesque de cet édifice médiéval et enfin le programme ambitieux de rénovation pour le rendre accessible au public sans pour autant « faire du Viollet-le-Duc ».

L’archéologie du bâti est une spécialité relativement récente qui utilise une méthode d’analyse des élévations qui repose sur une lecture stratigraphique des maçonneries. Il s’agit d’une approche essentielle pour identifier et interpréter l’ensemble des transformations qu’une construction a pu connaître au cours du temps. Elle permet d’intégrer les archéologues aux équipes de restauration ; et c’est ce qui se passera à l’occasion de ce nouveau projet.

L’histoire de ce bâtiment dont la construction débute au 12e siècle par un édifice en bois est scandée par des conflits multiples entre les comtes de Toulouse et les évêques de Vaison, sans compter les interventions des papautés et les diverses prises de pouvoir. Son édification telle qu’on la connaît actuellement date des années 1193-1209. L’historienne Isabelle Cartron avec son mémoire de maîtrise de 1989 et l’archéologue du Département Jérémy Taulier avec ses sondages de 2022 sont les références obligées sur cette question.

Au 18e siècle, peu à peu le château tombe à l’abandon et la ville de Vaison le récupère en 1741.

Au 19e siècle, les premiers travaux de restauration sont réalisés. En 1920, il est classé monument historique et tout au long du 20e siècle il est l’objet de restaurations ponctuelles jusqu’en 2017-2018.

 

Actuellement, il s’agit de maintenir debout la ruine, ce qui est un véritable défi à plusieurs titres, même si – bonne nouvelle – le rocher qui la soutient est reconnu « stable ». Des travaux structurels sont nécessaires, notamment sur les façades nord et sud, et au niveau des soubassements. Les contraintes sont importantes d’autant que les chiroptères – espèce protégée – ont investi les lieux. « On aimerait pouvoir faire débuter le chantier en automne 2025. Le budget n’est pas totalement finalisé parce qu’on n’a pas encore lancé les marchés de travaux. On pense l’étaler sur trois tranches : 2025, 2026 et 2027. » On sait que l’accès du public restera toujours difficile même si quelques emmarchements sont prévus sur les parties les plus raides du rocher. À terme, l’idée est de proposer un programme d’animation et d’organiser des visites guidées sur rendez-vous avec un personnel formé. Il est prévu de construire une table d’orientation située à l’ouest du château, qui permettra d’avoir la vue sur le château et la vue sur le Ventoux. Des panneaux seront installés à partir du pont romain. Trois accès seront possibles – le pas de la mule, le sentier du capitaine Didier et la montée du château – et balisés comme un sentier de randonnée.

 

Victor Ducrest

X