VAISON’ORGUES : LE SOUFFLE DE LA DANSE ENTRE SACRÉ ET PROFANE
Le festival « Vaison’Orgues » se poursuit dans la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth. Dimanche dernier, c’est à un concert exceptionnel que les auditeurs, venus nombreux, ont pu assister.
Exceptionnel d’abord par le choix des instruments associés, orgue et accordéon, un duo plutôt rare parce qu’on a tendance à penser, à tort, que l’accordéon est nécessairement dominé par l’orgue.
Ensuite par la qualité des instrumentistes. Vincent Dubois, familier de l’orgue Ahrend de Vaison, est titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris aux côtés de Philippe Lefebvre et d’Olivier Latry. C’est un artiste de renommée internationale, détenteur de cinq premiers prix au conservatoire national supérieur de Paris, interprète et improvisateur, partie prenante de spectacles originaux comme des ciné-concerts, ou des représentations équestres avec Bartabas. Marie-Andrée Joerger, de son côté, est une accordéoniste diplômée avec les plus hautes distinctions des écoles supérieures de musique de Fribourg et de Bâle, qui s’intéresse notamment à la musique de chambre et à la création contemporaine.
Un concert original enfin par la sélection d’un programme centré sur la danse. Il commence par une très belle passacaille de Bach, sachant que la passacaille est à l’origine une danse populaire de rue. Il se poursuit par Debussy, Fauré et Poulenc avec son « Embarquement pour Cythère » très malicieux écrit pour un ballet de Balanchine. Il s’achève avec Astor Piazzolla et Richard Galliano par une ambiance tango, un peu inattendue dans une enceinte sacrée, comme venue d’ailleurs, et pourtant tellement musicale.
À la fin du concert les musiciens ont été acclamés à l’instar de vedettes d’opéra. À l’évidence ce genre de manifestation attire le public dans les églises. Mais au-delà, les festivals comme « Vaison’Orgues » et les concerts spirituels sont devenus un levier culturel important pour faire revivre les églises, et l’orgue comme instrument contemporain.