À LA LUEUR DES LANTERNES, LES OMBRES DE VAISON SE RÉVEILLENT
Au moment d’Halloween, Mélanie Bienfait, guide conférencière des villes d’art et d’histoire dans la région, se plaît à nous plonger dans l’histoire d’autrefois, à la découverte de certains disparus qui ont laissé la trace de leur passage entre ses murs.
Jeudi dernier, dans les ruelles de la cité médiévale, avec une dizaine de comédiens amateurs, elle a scénarisé une visite de nuit comme elle le fait avec succès depuis trois ans. 35 participants, adultes et enfants ont été ensorcelés par une série de saynètes costumées qui leur ont rappelé ou leur ont fait connaître des moments historiques de la ville, des personnalités réelles ou de légende qui ont peuplé le monde réel ou imaginaire des habitants.
Après avoir évoqué à l’entrée du beffroi les moments terribles qu’a connus la ville au moyen-âge à l’heure des grandes épidémies de peste, Mélanie nous conduit devant l’ancienne mairie. C’est le fantôme de l’épouse du marquis de la Villasse, Joseph d’Audibert, premier maire de Vaison qui rôde pour rappeler le souvenir de son mari, acquis aux idées révolutionnaires et assassiné le 14 avril 1791.
Plus loin la confrérie des Pénitents Blancs traverse la ville, tandis qu’un revenant vaisonnais pauvre comme Job raconte comment il a connu la fortune grâce à un esprit domestique qui a investi sa maison sous la forme d’un chat noir. Isaac Laquedem, le juif errant, n’est pas loin, parlant un sabir mêlé d’hébreu et de patois. Autour du lavoir, la nuit, les « bugadières » de mauvaise vie battent le linge des Vaisonnais pour laver tous leurs mensonges de la journée. À proximité de la cathédrale, Eblon de Meder, cinquième évêque de Vaison, rencontre la Camarde qui lui promet la « bonne mort » pour avoir été généreux avec les Vaisonnais en les recevant tous à sa table lors d’un banquet organisé à l’occasion de son intronisation.
Pour achever ce périple nocturne délicieusement effrayant, la troupe de Mélanie nous conte l’histoire de cette Vaisonnaise amoureuse d’un troubadour du premier comte de Toulouse. Le troubadour dut suivre le comte dans ses conquêtes et la jeune femme l’aurait suivi. Des années plus tard, elle revient enceinte dans la ville et serait morte sur le parvis de la cathédrale. « Certains soirs si vous tendez l’oreille on dit que la petite fille du troubadour joue un air triste pour rappeler ce temps passé ». Et c’est la petite Louna, élève de l’école Zola, qui avec son violon lui rendit un dernier hommage pour terminer cet étrange voyage.
Prochaine visite théâtralisée sur les fantômes de l’histoire vaisonnaise jeudi 30 octobre. Rendez-vous à 20 h 15 place du poids, à la Cité médiévale. Entrée adulte 10 €, enfant 6 €. Réservation au 06 34 65 44 85.