L’HARMONIE INCARNÉE : UN SPECTACLE AU-DELÀ DU SON
Il Cimento dell’Armonia et dell’Inventione, pièce de la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker, assistée de Radouan Mriziga, a ouvert mercredi soir le festival Vaison Danses 2025.
En introduction à la soirée, Jean-François Périlhou, maire, a tenu à féliciter les chevilles ouvrières qui avaient permis ce festival, rendant hommage à Guy Martin, « photographe incontournable » du festival, dont la chaise est restée vide en hommage à celui récemment disparu.
La première représentation du festival Vaison Danses, Il Cimento dell’Armonia et dell’Inventione, devant les gradins du théâtre antique complet, a surpris les spectateurs par son approche singulière, mêlant observation de la nature, géométrie et abstraction incarnée.
Sur une scène presque entièrement recouverte d’un carré blanc et parcourue de courbes, dans le silence, la pièce s’est ouverte sur des jeux de lumières de barres lumineuses étagées, avant l’entrée du premier danseur.
Dans une quasi-obscurité, pendant une trentaine de minutes, les spectateurs ont assisté à sa prestation, et celle des trois autres artistes qui l’avaient rejoint, sans musique.
La majeure partie du spectacle se déroule sans accompagnement musical, mais les danseurs utilisent par moments leur corps pour des percussions du sol, évoquant certains rythmes de claquettes.
Les passages musicaux, volontiers ondulatoires, reflètent la passion de la chorégraphe pour les formes géométriques.
La pièce laisse volontairement place à l’interprétation personnelle : à chacun d’y lire les intentions des auteurs selon sa sensibilité.
Les applaudissements ont été nourris, ponctués de plusieurs rappels. À en croire les commentaires entendus à la sortie, ils saluaient au moins autant l’exploit physique des danseurs que l’œuvre en elle-même.