On fêtait avec la classe CHAM de troisième (classe à horaire aménagé en musique) une fin de projet pédagogique sur le thème « musique et gastronomie » piloté par Thibaut Plantevin. Pour l’occasion, on avait mis – et ce n’était pas une métaphore -, les petits plats dans les grands. Les convives ont pu festoyer avec une carte de choix préparée par Christian Étienne, surnommé le pape de la cuisine avignonnaise, Christophe Bonzi, chef au Mesclun de Séguret et disciple d’Escoffier, Michel Meissonier, maître cuisinier de France, chef de l'ancien restaurant L'Hermitage aux Angles et chroniqueur sur France Bleu, Patrick Juhel, meilleur ouvrier de France au château de Ferrières, Philippe Zemmour, chef du Bistrot du Ô de Vaison-la-Romaine et bien sûr Frédéric Gaechter, chef de cuisine apprécié du Lycée Stéphane Hessel. Au menu : une entrée composée d’un adagio de gambas pour une ballade philharmonique, une symphonie exotique de CHAM à l’eau (guimauve salée), un nem en accord d’agrume et de menthe et une sonate de bisque façon capucino ; en plat principal un veau Rossini avec foie gras et truffe ; et en dessert un opéra copieusement chocolaté.

Entre chaque plat, deux élèves, lauréats du concours d’éloquence, présentaient en habit XVIIIe siècle le programme musical avec une poésie non dénuée de subtiles saveurs gustatives. Sous la direction de Lise-Eleonore Ravot et de Thibaut Plantevin, professeurs de musique, les chanteurs ont régalé leur public de chansons rétro et de créations très contemporaines comme l’hilarante polka du Covid, accompagnées d’éternuements retentissants et soutenues par l’excellent violoniste Valentin Seigner, ancien élève de l’établissement : une création des élèves eux-mêmes. À « Route nationale 7 » de Charles Trénet chantant les vacances en direction des « rivages du midi », a succédé « La bouillabaisse » entonnée avec humour par Christian Étienne, digne successeur de Fernandel, cette bonne bouillabaisse pour laquelle « Il faut se lever de bon matin, préparer le pastis et sans cesse raconter des blagues avec les mains ».

En bref, gaieté, dynamisme et excellence étaient au menu de ce moment particulièrement convivial.

Albert Ducrest