COUPS DE FEU RUE DU MAQUIS : UNE VICTIME RACONTE
Khalid El Yousfi, une des trois victimes des coups de feu tirés mercredi rue du Maquis, raconte comment il a vécu l’événement. Voici le récit qu’il nous a fait.
Ce jour-là, à 13 h 30, Khalid El Yousfi, 34 ans, qui se trouvait avenue Victor Hugo, a été appelée par son frère sur son mobile. Il lui demandait de venir très rapidement chez lui, rue du Maquis, « en courant, le plus vite possible ».
En arrivant, il voit l’ex-compagne de son « petit » frère, 27 ans, avec qui elle a eu un enfant, « elle est agressive, très menaçante, tambourine à la porte ». Le frère, en raison d’un conflit soumis à la justice des affaires familiales, a refusé d’ouvrir et a fait appel à la gendarmerie, raconte Khalid El Yousfi.
Il explique qu’elle s’est souvent montrée oralement violente, et qu’il a souvent dû intervenir pour apaiser des conflits « qui se sont réglés par des mots ». Il arrive dans un esprit de « médiateur social ».
L’ex-compagne interpelle l’arrivant qui essaie de la calmer, sans succès. Selon ses affirmations, elle aurait dit « ton frère je vais le tuer », ajoutant « je veux le gamin ». Khalid El Yousfi essaie de la calmer et propose d’aller chercher l’enfant pour le lui ramener.
DEUX COUPS DE FEU ET UN PREMIER BLESSÉ
Il raconte : « Elle s’avance vers moi, je ne sais pas ce qu’elle a dans les mains, si c’est son téléphone, elle veut m’en mettre une, clairement ». Il mentionne « on le voit sur les caméras de vidéosurveillance ». Il continue « je l’attrape par le bras gauche pour pas qu’elle me porte ce coup, et, je le dis clairement, je lui mets une gifle ». Il poursuit « son copain actuel, que je n’avais pas vu au départ, passe dans mon dos, je me retourne, je n’ai pas le temps de lui parler, il met la main à sa poche, il sort une arme et il me tire dessus ». À ce moment-là, le frère est dans l’appartement. Khalid El Yousfi entend un deuxième coup de feu alors qu’il est un peu confus. Tout ce qu’il sait c’est qu’il y a un impact sur un mur. Il est incapable de dire si le tireur l’a manqué volontairement ou pas lors du deuxième tir. Il est touché, il a mal, il s’éloigne vers l’avenue Victor Hugo.
UN DEUXIÈME BLESSÉ
Le frère descend et « va au corps à corps » avec le tireur, A…. Un troisième coup de feu part, il pense en l’air (ce qui pourrait correspondre à la balle récupérée dans une salle de bain à l’étage, chez des voisins. NDLR).
Les deux hommes roulent à terre, le frère essaie de désarmer le tireur. A… tire un nouveau coup de feu, à l’arrière de la tète du frère de notre interlocuteur, qui est frôlée, ce qui nécessitera cinq points de suture. Le frère tombe au sol.
L’ex-compagne du frère se jette sur le « petit frère », et le roue de coups quand il est au sol. Khalid El Yousfi retourne pour dégager son frère. Au moment où il y arrive à éloigner la dame, un nouveau coup de feu retentit. C’est le petit frère qui a reçu la balle. Il met la main au sol, il saigne, il ne peut plus se défendre. Khalid El Yousfi essaie de désarmer A…, sans y arriver, pendant que son frère « baigne dans une mare de sang ».
UN BLESSÉ QUI N'A RIEN À VOIR DANS L'AFFAIRE
Il va vers des jeunes qui sont à la terrasse d’un bar, et les appelle au secours. Ils s’approchent pour désarmer A…, un nouveau coup de feu part, et une des personnes qui venaient secourir le blessé est touchée au bras. Elle se réfugie dans un snack proche, d’ou le patron l’emmènera à l’hôpital de Vaison aprés avoir fait un pansement sommaire avec des serviettes. Elle sera évacuée vers l’hôpital Nord de Marseille pour y être opérée.
L’arme est finalement arrachée à A… Une des personnes qui étaient venues en aide s’en empare, A… prends la fuite avec sa voiture garée place Sabine.
LE COURAGE D'UNE PATRONNE DE BAR
Il pleut, les forces de l’ordre, les pompiers et le SAMU tardent à arriver. Khalid El Yousfi saura plus tard qu’ils ne peuvent pas intervenir tant que la scène n’est pas sécurisée. Il comprend cette situation : « Je suis français, je connais un peu les lois, il y a le marché de Noël, il y a eu Strasbourg, il y a une ambiance… Malheureusement, on peut y laisser des vies pour cinq minutes ». Il pense que l’hôpital étant tout prêt, on aurait pu y transporter son frère.
À ce moment-là, tous les commerces se sont fermés, plus personne n’est dans la rue, plus personne ne sort, il n’y a plus personne aux terrasses. La patronne du bar-tapas-restaurants ouvre spontanément sa porte et fait rentrer les blessés. Khalid El Yousfi insiste sur son courage et sa générosité, pour lesquels il la remercie vivement.
Il mentionne que le maire est arrivé le premier avec son adjointe, suivis de la police municipale.
Les blessés sont rentrés et allongés au sol, puis transportés vers les établissements hospitaliers par les services de secours.
Le « petit frère », blessé d’une balle dans le ventre, est transporté à l’hôpital d’Avignon, il sortira dans la nuit vers 22 heures. La balle qui a blessé Khalid El Yousfi est entrée et sortie au niveau de la hanche, sans faire de gros dégâts. Il est ressorti de l’hôpital après les examens, avec une ITT de huit jours. Après être sortie de l’hôpital, Khalid El Yousfi est allé témoigner à la gendarmerie de Vaison, des éléments ont été vérifiés sur les enregistrements de deux caméras de vidéosurveillance, « tout s’est bien passé ».
LE TIREUR VU "DEUX FOIS DANS SA VIE"
Il n’a vu que deux fois dans sa vie la personne qui lui tiré dessus. Il mentionne que la garde à vue de A… a été prolongée à 48 heures, qu’il a été présenté au parquet d’Avignon en vue de sa mise en examen.
Depuis ces évènements, il a du mal à trouver le sommeil, et a revu la scène « un million de fois ». « C’est traumatisant », dit ce père de famille de deux enfants, bien inséré dans vie locale. Scolarisé à l’école Ferry, puis Zola, il a été joueur à l’Olympique Vaisonnais, sous la présidence de René Peyre, et a été éducateur de ce club sportif pendant 10 ans. Il mentionne aussi qu’il a été président du club de basket, qu’il a travaillé à la Police municipale… Il est indigné que certains parlent de règlement de compte dans cette affaire, et s’étonne qu’on fasse état de coups de feu dans un bar, ce qui est sans rapport avec la réalité.
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