LE MAIRE EN GUERRE CONTRE LES DÉPÔTS SAUVAGES

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LE MAIRE EN GUERRE CONTRE LES DÉPÔTS SAUVAGES

Vaison-la-Romaine
25 novembre 2018 - 15:47
6 commentaires

Jeudi, à l’espace culturel, la municipalité organisait une réunion sur les décharges sauvages. Le maire a fait part de son intention de « créer un électrochoc massif » et affirmé que la réunion était « le coup d’envoi d’une reprise en main ».

Les points forts des mesures annoncées sont une augmentation de la police municipale, la fin du nettoyage des points de collecte par le personnel municipal, et la facturation des enlèvements par la commune.

Le premier point abordé lors de la réunion a été l’entretien des points de collecte, les bacs à ordures ménagères où les habitants apportent leurs déchets. Le maire, Jean-François Périlhou, qui menait la réunion, les a qualifiés de « dépotoirs » et a annoncé que l’agent en charge du ramassage des objets abandonnés, qui parcourt 80 km et enlève une dizaine de mètres cubes chaque jour, ne s’en occuperait plus. Interrogé, il a précisé que la communauté de communes était en charge de la collecte des déchets, et la commune de l’entretien du point d’apport.

Il a parlé ensuite des « dépôts massifs » dans la nature, citant l’Ouvèze et le Rastelet. Il a expliqué avoir organisé la réunion pour recevoir « témoignages, avis et propositions », avant de créer « un électrochoc massif ».

Un long débat a porté sur le fonctionnement des déchetteries. Les intervenants estiment que des points sont à améliorer, notamment sur les volumes acceptés pour les particuliers, et les apports avec des véhicules prêtés.

Il a ensuite été question des peines encourues par les contrevenants. L’assemblée a été unanime à les trouver trop faibles. Mais de toute façon, encore faut-il les identifier. L’installation d’appareils photo automatiques va être étudiée. Les dépôts donnant lieu à des plaintes de la commune seront « sélectionnés » par le maire pour « éviter de saturer les services de gendarmerie ».

Le maire a annoncé l’augmentation à très courts délais de l’effectif du service de police municipale, et en fin de réunion, qui a duré plus que prévu, une action contre l’affichage illégal.

Sur ce dernier point, rappelons quelques règles du Code de l’environnement, qui semblent mal connues.

 

Constitue une publicité « toute inscription, forme ou image destinée à informer le public ou attirer son attention, les dispositifs dont le principal objet est de recevoir lesdites inscriptions, formes ou images étant assimilées à des publicités ».

Le principe posé par le Code de l’environnement est l’interdiction de toute publicité hors agglomération, définie comme pour le Code de la route.

L’affichage est également interdit « sur les arbres », et aussi « À moins de 100 mètres et dans le champ de visibilité » des monuments historiques.

Il est aussi interdit « sur les plantations, les poteaux de transport et de distribution électrique, les poteaux de télécommunication, les installations d'éclairage public ainsi que sur les équipements publics concernant la circulation routière... Les dispositifs publicitaires non lumineux, scellés au sol ou installés directement sur le sol sont interdits dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants ne faisant pas partie d'une unité urbaine de plus de 100 000 habitants.

Il ne peut être installé qu'un seul dispositif publicitaire sur les unités foncières dont le côté bordant la voie ouverte à la circulation publique est d'une longueur au plus égale à 80 mètres linéaires.

Les amendes sont de 750 euros par infraction.

Rassureront tout de suite les responsables des organisations qui affichent : l’amende est la charge de celui qui a posé la publicité. Ce n’est que dans le cas où il n’est pas identifié que c’est le bénéficiaire de l’affichage qui paie.

Ce n’est pas une raison pour oublier que n’importe qui peut porter plainte, pour défendre l’environnement… ou régler un compte.

 

Pour en savoir plus

Déchets

http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/plaq-guide_sanctions_dechets-v5.pdf

http://edile.fr/dechets-sauvages-la-police-speciale-plus-efficace-que-la-police-generale/

Affichage

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Guide%20pratique%20-%20La%20réglementation%20de%20la%20publicité%20extérieure%20-%20Avril%202014.pdf

 

There are 6 Comments

En complément, il faut dire que l'inter-communauté, avant de modifier le fonctionnement de la déchetterie, et les points de collecte, avait demandé à chaque maire de consulter la population, pour avoir des avis et des propositions. Le maire de Vaison n'a juste réuni et consulté personne. C'est dommage que cette réunion de consultation n'ait lieu que 2 ans après !

En complément, il faut dire que la position du maire de Vaison change selon son auditoire. Devant les vaisonnais, il critique ouvertement la communauté de commune, et le fonctionnement de la déchetterie. En conseil communautaire, il a voté favorablement la délibération relative à ce fonctionnement.

En complément, le maire de Vaison aurait pu réagir en commission Services Urbains (http://www.vaison-ventoux.fr/la-communaute-de-communes/comprendre-l-intercommunalite/services-urbains.htm) où il est le représentant de Vaison. Le maire de Vaison aurait pu réagir en Conseil communautaire, dont il est vice président. C'est regrettable de le voir aujourd'hui critiquer cette collectivité qu'il copréside.

En complément, il faut dire le maire de Vaison nous sert à chaque réunion "plus de policiers municipaux". Disons qu'aujourd'hui, au 26 novembre 2018, il n'y a qu'un seul policier municipal à Vaison. Il est secondé par 3 agents de surveillance de la voie publique (ASVP), dont les missions sont radicalement différentes. Ils n'ont par exemple pas le droit d'ouvrir des déchets et de faire une enquête.

En complément, caméra remède à tout ??? La municipalité a encore voté 140 000 € de dépense pour des nouvelles caméras en ville. On attend le nouveau prix pour des nouvelles caméras pour filmer les poubelles !

Le seul sujet qui compte, là comme pour le reste est : y a t'il ou non un vraiment un problème d'incivilités avec des dépôts sauvages aux abords des points d’apport volontaire des déchets ? Oui, évidemment. Et pas seulement à Vaison, un peu partout et même à Sablet, si l'on en croit l'article de la Gazette sur le dernier conseil municipal. A partir de là, j'exprime plutôt reconnaissance et encouragements au Maire de Vaison, à son équipe, pour cette annonce, comme à tous les maires d'ailleurs qui s'attaqueront sérieusement au problème. J'ajoute toute de même, Pierre Durand, que vous n'étiez certainement pas présent à cette reunion, contrairement à moi, car le Maire n'a pas critiqué la COPAVO et a plutôt, je trouve, donné des suppléments d'informations aux usagers qui eux en effet étaient parfois critiques.
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