9 JOURS, 4 000 VOIX, 60 CONCERTS, 50 ATELIERS : RETOUR SUR UN FESTIVAL HORS NORME

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9 JOURS, 4 000 VOIX, 60 CONCERTS, 50 ATELIERS : RETOUR SUR UN FESTIVAL HORS NORME

Vaison-la-Romaine
11 août 2025 - 09:05
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Alain Louisot, président de l’association « À Chœur Joie », au quartier général des Choralies

Les Choralies 2025 se terminent sur des notes très positives. Neuf jours de musique non-stop avec une météo clémente, des touristes, des Vaisonnais et bien sûr des Choralistes au rendez-vous triennal de chant choral dans la capitale voconce. Mais aussi des chants communs rassembleurs, de la formation et de la pédagogie dans les divers ateliers et les conférences proposées. Bref une véritable ville dans la ville. Pendant huit jours, Vaison-la-Romaine, labellisée à juste titre « cité chorale européenne », est passée de 6 000 à 9 500 habitants, ce qui implique de régler les problèmes de circulation, d’hébergements et de restauration de proximité (2 000 petits déjeuners, 2 000 déjeuners, 2 000 dîners quotidiens), des lieux de concert et de répétition, tout cela au prix de deux années et demie à plein-temps de préparation musicale, artistique et logistique, avec la contribution désintéressée de 450 bénévoles et avec, pour les organisateurs, une préoccupation majeure : favoriser les échanges entre tous les éléments de la population.

Clotilde Jenoudet, chargée de communication qui « fait » les Choralies depuis 2001 trouve que les choses ont vraiment évolué. « On essaie de plus en plus d’intégrer la ville, les Vaisonnais. Le village qui a été créé cette année sur le parking Burrus a été vraiment pensé pour leur permettre de vivre un bout des Choralies avec nous. Le village, c’est à côté de la restauration un espace ouvert avec une scène où tous les soirs il y a des chœurs qui viennent chanter. On y trouve la boutique, l’accueil, la billetterie, les dessinateurs. Il y a des tentes, des chaises longues, un espace-bar où l’on peut boire un café, discuter, écouter, échanger. On a un stand où tous les jours ça change, on fait venir des artisans de Vaison pour vendre leurs produits. On a des bénévoles vaisonnais, notre voix off au théâtre antique le soir est une Vaisonnaise. Je crois qu’on a trouvé là un moyen de pouvoir être tous ensemble ».

Du côté des dirigeants, la tonalité est à l’unisson. Alain Louisot, président de l’association « À Cœur Joie » qui organise la manifestation depuis 1953, se félicite de cette édition post Covid « Globalement tout se passe très bien et si je devais faire un premier bilan à chaud je dirais qu’on est très content à différents points de vue. Côté musique on a un très bon retour à la fois des chefs qui trouvent que l’organisation est plutôt sympa et plutôt bien faite, et des festivaliers qui eux-mêmes apprécient la qualité des chefs, les choix de répertoire, les propositions musicales. » Pour la petite histoire, il faut savoir que 60 % des Choralistes cette année sont des « primo Choralistes ». Pour plus de la moitié, il y a donc eu un renouvellement. Par ailleurs, on a dépassé bien entendu l’effectif 2022 qui était un effectif post-covid assez compliqué à gérer, mais on a également dépassé l’effectif 2019 qui était l’effectif de référence.

« Ensuite, on a tous les concerts d’après-midi qu’on a réussi à remplir sans problèmes. Ça représente environ une soixantaine de concerts. Évidemment, c’est ouvert à tous. Ça veut dire qu’on ne préjuge en rien de la qualité des chœurs qu’on invite. On a aussi bien des chœurs de renommée internationale, que des chœurs “de base” qui utilisent l’opportunité de se présenter aux Choralies pour exprimer leur répertoire de l’année. Donc on a des niveaux très différents et là on fait des découvertes de répertoire très intéressantes. Il faut savoir qu’au cours des huit jours de Choralies nous avons répertorié 1 600 pièces chantées à l’occasion de tous nos concerts. »

« Derrière, on a développé énormément l’aspect musical, orienté vers les gens de passage, c’est-à-dire “le public de la rue”. On a ouvert deux scènes, une dans le village des Choralies et une sur la place Montfort. De 18 h à 19 h se produisait de la musique libre, gratuite et ouverte à tous. »

« Ensuite on a évidemment les soirées au théâtre antique. Les programmes sont très diversifiés, très éclectiques, avec un brin de volonté d’être un petit peu provocateur, parce qu’on estime qu’on se doit d’être les propagateurs de ces nouveaux styles musicaux. Au théâtre antique par exemple il y a eu aussi bien un “World Youth Choir”, c’est-à-dire un chœur mondial de jeunes fantastique, mais dans un répertoire hyper sérieux – Schoenberg et compagnie –, que du jazz vocal suivi d’un concert des Mécanos, un groupe stéphanois revendicatif qui chante de la chanson populaire ouvrière. On sait qu’on est parfois sur des projets un peu clivants, mais je crois que c’est notre rôle de permettre ça, un peu comme au Festival d’Avignon pour le théâtre. » 

« On en est au 25e chapitre du grand livre ouvert des Choralies. Et, forcément, on a intégré tous les chapitres précédents. L’histoire se déroule avec ses nouveautés, ses intrigues et en fait on prépare déjà le 26e chapitre. On va prendre six mois de repos avant de recréer une équipe de travail pour lancer les Choralies 2028. »

Photos Antoine Abou

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