Après avoir remercié les associations patriotiques à l'initiative de ce projet, la marbrerie Bénintendi pour la réalisation de la stèle en pierre de Vaison, l'équipe des services techniques en charge de la pose, Jean-François Périlhou a retracé le parcours de Lucien Grangeon.

Né à Vaison le 2 octobre 1911 Lucien Grangeon suit un itinéraire politique original : issu de cette vieille terre socialiste, il se rapproche du parti communiste à la Libération, ce qui le conduit à son exclusion avec l'ensemble de la section de Vaison la Romaine, en janvier 1946.

Avant-guerre il était parvenu par son courage et sa ténacité à s'élever socialement en devenant agent d'assurances alors qu'il est issu d'une famille d'artisan et possède le seul certificat d'études. La guerre bouleverse son existence, il entre dès 1940 dans la clandestinité et organise dans le maquis la 1ère compagnie Vasio qui regroupe 250 hommes bien encadrés et armés. Lors des combats qui amorcent la libération du territoire il occupe dès Juin 1944 Vaison la Romaine, puis combat à Montbrun et dans le Vaucluse. Promu au grade de capitaine par le gouvernement provisoire d'Alger, il reçoit la médaille militaire et la croix de la Résistance. Chargé alors de gérer la municipalité provisoire de Vaison, il siège également au Comité départemental de la Libération de Vaucluse. Il est ensuite maire de Vaison en avril 1945, puis conseiller général du canton et élu le 8 décembre 1946 au Conseil de la République pour y représenter le Vaucluse.

Par cette stèle, Vaison la Romaine, rend à Lucien Grangeon l'hommage respectueux qu'il mérite, dans la ville qui l'a vu naitre trois ans avant le début de la 1ère guerre mondiale. Une stèle qui contribuera à perpétuer le devoir de mémoire, notamment auprès des plus jeunes.