UN VOYAGE AU CŒUR DES MUSIQUES GITANES
Jeudi, le violoniste, compositeur et directeur artistique du festival « Autour du Ventoux », Yardani Torres Maiani, présentait une conférence-concert au Théâtre des Deux Mondes sur un sujet qu’il maîtrise de l’intérieur : « Les musiques gitanes, leur histoire et leurs esthétiques ». Il en parlait comme musicien, mais aussi comme témoin, étant en partie issu d’une dynastie de guitaristes flamenco.
Le sujet est complexe et difficile à identifier, d’abord parce que c’est la musique d’un peuple dont les origines sont assez méconnues. « Les Gitans eux-mêmes n’ont pas de mémoire historique ». On distingue trois grands groupes selon la langue parlée : le Romani, surtout en Europe centrale, le Calo en Espagne, le Sinti en France et en Europe du Nord.
La musique elle-même se pratique à plusieurs niveaux : celle que les gens font pour travailler et là les Gitans se sont mis au service de ce qui est demandé par les commanditaires – on peut penser par exemple à la musique tzigane, cette musique « un peu sucrée » proche de la valse autrichienne qu’on jouait en Hongrie — ; celle que les Gitans jouent entre eux pour les fêtes, les mariages... ; celle de personnalités créatrices qui dépasse tout cadre préétabli : on peut penser à Django Reinhardt, à Sergio Celibidache ou à György Cziffra par exemple. « Les musiques gitanes existent à travers des expressions de groupe ou d’individus qui sont en perpétuelle évolution, qui se nourrissent de tous les apports, intégrant le jazz, la valse de Vienne ou le flamenco, le point commun étant du côté de l’interprétation et dans ce qu’elles expriment ».
Pour chacun de ces aspects, le conférencier a fait entendre des illustrations musicales enregistrées ou jouées par lui et a conclu en reprenant cette boutade : « la musique gitane, c’est n’importe quelle musique jouée par un Gitan ! »
Prochaines conférences de l’Université pour tous les 14 (à l’Espace culturel) et 16 octobre (au Théâtre des Deux Mondes) à 18 h sur le thème « économie et société » avec Jean-Robert Alcaras, maître de conférences à l’Université d’Avignon.