Suite à une période de Restauration troublée et les deux révolutions de 1830 et février1848, Louis Napoléon Bonaparte a été élu démocratiquement président de la République, principalement grâce à sa notoriété personnelle. Anticipant la création du Second Empire, il met en œuvre tous les outils d'une propagande contemporaine.

L'organisation de visites spectaculaires, avec les maires et les préfets, est orchestrée pour charmer le public, tandis que les médias les dépeignent comme l'arrivée prodigieuse d'un dirigeant bienveillant. L'empereur combine modernité (photographie, utilisation du rail, capitalisme social) et tradition (hommages aux régions, piété, famille, masculinité), le tout dans un contexte répressif. Ces mouvements d'un « homme du peuple » font ensuite l’objet d’une propagande effrénée. Il s’agit d’une période populiste qui captive un pays largement non alphabétisé et annonce de nombreux régimes non démocratiques dans le futur.

L’intervenant

Rémi Dalisson, professeur des universités, est spécialisé dans l’étude des sociabilités et des politiques culturelles aux XIXe et XXe siècles. Après 15 ans d'enseignement dans le secondaire, il fait une thèse sur les fêtes publiques entre 1815 et 1939, définissant une « sociabilité festive ». Son Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) étend cette étude jusqu'à Vichy, et il travaille sur les politiques symboliques, les rapports entre histoire et mémoire et les commémorations de guerre. Il publiera un ouvrage sur les voyages de Pétain, inspirés de ceux de Napoléon III, au printemps.

Conférence mercredi 26 février à l’Espace culturel, à 18 heures. Entrée gratuite.