MUSIQUE BAROQUE ET STREET ART : UNE PREMIÈRE À NOTRE-DAME DE L’ASSOMPTION

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MUSIQUE BAROQUE ET STREET ART : UNE PREMIÈRE À NOTRE-DAME DE L’ASSOMPTION

Vaison-la-Romaine
22 mai 2024 - 10:07
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Olivier Garde et Bertrand Sordelet

Olivier Garde et Bertrand Sordelet ont proposé lundi soir une symphonie visuelle et musicale à la cathédrale de la Haute-Ville.

Surprise, surprise ! C’est ce qu’on pouvait se dire au sortir d’une soirée artistique inattendue dans une cathédrale. Dans une apparente logique des styles on aurait plutôt tendance à associer le Street art et le Rap. On aurait même pu se demander quel mur de l’édifice l’artiste de Street art allait taguer…

Or le musicien est Oli Garde, jeune claveciniste virtuose, formé au conservatoire d’Amsterdam, propriétaire d’une copie de clavecin français du 18e d’après Blanchet construit par le facteur néerlandais Titus Crijnen, spécialiste du répertoire français du 18e siècle qui a notamment enregistré les pièces de Rameau pour clavecin de 1724. Et l’artiste de Street art, quant à lui, est Bertrand Sordelet, peintre et décorateur, « toujours à la recherche de nouvelles techniques et méthodes afin de créer de nouvelles textures ou imitations du réel à base de peintures et enduits. » Sa cible picturale était simplement deux grands panneaux noirs installés devant l’autel.

Le programme, composé sur des thèmes mythologiques grecs, était divisé en deux parties : d’abord des improvisations sur des suites de danse baroque, ensuite des pièces pour clavecin de Fischer (1656-1746), Couperin (1668-1733), Duphly (1715), Forqueray (1699-1782) et Rameau (1683-1764). Tout au long du concert, le peintre utilisait sous nos yeux des techniques multiples : couteau, brosses, tampons, bombes, rouleaux – pour créer un ensemble coloré abstrait évolutif. Puis, coup de magie, il dévoile avec une technique de pochoir, deux visages prédessinés qui représentent de manière réaliste d’un côté Diane et de l’autre Jupiter ! Le tout parfaitement synchronisé avec les partitions musicales.

« Spectacle inattendu certes, mais un duo vraiment connecté », selon une spectatrice. Il est vrai que, au-delà de leurs différences évidentes, c’est une véritable alliance fondée sur de profondes valeurs communes qui les réunit. Il était curieux de voir au cours de ce concert imagé le peintre regarder parfois le claveciniste pour accorder son travail au tempo de la musique comme les musiciens regardent leur chef d’orchestre battre la mesure. Pendant une heure et demie, l’assistance a participé à une création en train de se faire sous nos yeux et dans nos oreilles. Un moment rare que nous a proposé l’association des Amis de l’Église de la Cité Médiévale.

Victor Ducrest

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