UN PASSÉ REVIVIFIÉ : LES COMBATS DE GLADIATEURS AU THÉÂTRE ROMAIN
Pour le centenaire de l’ajout de « La Romaine » au nom de la ville de Vaison, des combats de gladiateurs ont été reconstitués dans le théâtre antique.
Les Journées romaines organisées ce week-end à l’occasion du Centenaire de l’appellation « la — Romaine » de Vaison ont été à la fois un spectacle vivant et une véritable leçon d’histoire : des associations de reconstitution historique provenant de Lyon, d’Autun, de Toulouse, de Comps dans le Gard, de Lugano, et même de Rome ont été coordonnées par l’association vaisonnaise « Augustus Caesar Praetoria », présidé par le sosie de l’empereur Hadrien, Valerio Bello. Au cours des multiples démonstrations proposées, les combats de gladiateurs ont attiré une foule de spectateurs qui ont pu occuper les 32 étages de gradins du théâtre antique.
L’ensemble des gladiateurs
Cinq duels, réglementés par des arbitres en tenue, étaient à l’affiche et choisis pour montrer les différentes catégories de combattants existant à l’époque d’Hadrien, au premier siècle de notre ère : du « rétiaire », pratiquement nu, muni simplement de son filet, d’un trident et d’un petit couteau, jusqu’aux « mirmillons » lourdement équipés d’un casque intégral surmonté d’un cimier souvent en forme de poisson (mormyrus), d’un grand bouclier, d’un glaive, d’un brassard protecteur et de jambières.
L’Empereur et sa légion
Le premier combat fut un affrontement de gladiatrices. Elles étaient, comme les hommes, traitées juridiquement en tant qu’esclaves, c’est-à-dire comme bien et non comme personne : elles avaient un statut « infâme » comme celui des prostituées ou des comédiens, mais un statut recherché pour l’argent qu’on y gagnait et la popularité comparable à celle de nos stars du show-business qu’on pouvait espérer.
Combat de gladiatrices
Auprès de Sylvain, titulaire d’un master d’archéologie, de Florine, chimiste, ou encore de Natacha, docteur en histoire, tous appartenant à l’association « Pax Augusta » de Lyon, on pouvait compléter son information et apprendre par exemple que les combattants ne cherchaient qu’à faire plier l’autre et non à le tuer, et que l’homosexualité n’était pas un obstacle à l’inscription en école de gladiateurs.
Interposition des arbitres
En grandeur nature, la foule des spectateurs était invitée à choisir son champion, ce qu’elle n’a pas manqué de faire bruyamment à la manière des supporters de l’OM ! Une fois que le gladiateur avait accepté sa défaite et levé le doigt pour demander sa « missio » (sa grâce), le public avait pour consigne de faire connaître son évaluation : « vous estimez que le gladiateur a bien combattu, vous allez lever la main, paume ouverte, pouce tourné vers le ciel, et vous allez crier “mitte” (laissez-le). Au contraire si vous pensez qu’il a mal combattu, vous tendez la main à l’horizontale, le doigt pointé vers le gladiateur défait et vous criez “jugula” (égorgez-le) ».
Pendant deux jours, Vaisonnais et touristes ont pu assister et participer à une restitution antique in situ, vivante, élaborée d’un point de vue historique, et, ce qui ne gâche rien, très pédagogique au bon sens du terme.
Victor Ducrest
Les photos sont visibles en grand format ci-dessous.