Alors que les archives locales semblent muettes sur l’origine de cet arbre, et que la plaque commémorative a disparu, notre publication a réveillé la mémoire de certains lecteurs.

Sur Facebook, Ludmilla Olivieri se souvient : il a été « Planté à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française. Une sortie avait été organisée par le collège de Vaison pour cette occasion à côté du Pont neuf. Enfin si c’est bien celui-là que vous évoquez ».
Au même endroit, Francis Dupont précise « Olivier planté en 1989- 1990, au pont-neuf ».

Par mail, Mireille Chaigne explique avoir participé à la cérémonie. Elle précise « Arbre de la liberté, olivier planté à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française, sous le mandat d'Yves Meffre ».
Elle ajoute : « il a été planté à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française. Celui-ci a été planté pendant une cérémonie à laquelle plusieurs classes du collège, accompagnées de leurs professeurs d’histoire, ont participé. C’était en 1989 et j’ai participé à cette cérémonie avec ma classe de 5e et mon professeur, M. Soccorsi, si mes souvenirs sont bons ! Je ne sais si c’était à l’initiative de la ville ou du collège. »

Julian Crandall Hollick, qui habite la Haute Ville, rappelle qu’il ne s’agit pas du premier « Arbre de la Liberté » planté à Vaison. Le premier était planté en 1789-91 dans la Place du Pez (Place du Poids) et, selon une photo, enlevé au début du XX siècle. Mais il pense qu’il a été enlevé bien plus tôt « car les arbustes de cette photo sont très jeunes. »

Internet éclaire (un peu) sur le contexte national de 1989. Au Sénat, suite à une question écrite, le ministre de la Culture répond à Albert Voilquin, sénateur : « Le ministre de la Culture, de la Communication, des grands Travaux et du Bicentenaire rappelle que la mission du Bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen a retenu la date du 21 mars (1er germinal, jour du printemps) pour inviter toutes les communes de France à planter un arbre de la Liberté. Cette manifestation reçoit un appui important du ministère de l'Agriculture, du ministère de l'Environnement, de l'association des maires de France et des professionnels pépiniéristes et horticulteurs. La mission a ainsi pu faire parvenir aux 36 000 maires de France un bon-subvention afin de les aider, le cas échéant, à acquérir un arbre. »

La date du 21 mars semble correspondre avec les souvenirs de Mireille Chaigne. En effet, planter un arbre le 14 juillet est peu judicieux, et les enfants sont en vacances scolaires.

Wikipédia rappelle que les premiers « arbres de la liberté » ont été plantés à partir 1790 (ce qui concorde avec les explications de Julian Crandall Hollick). Ils « étaient considérés comme des monuments publics » et entretenus avec soin par les habitants. La Convention ordonna, par un décret du 3 pluviôse an II, que « dans toutes les communes de la République où l’arbre de la liberté aurait péri, il en serait planté un autre d’ici au 1er germinal ». Le gouvernement de Louis XVIII donna des ordres rigoureux pour déraciner ces derniers emblèmes de la Révolution.

Les pièces d’un et de deux euros représentent un arbre de la liberté.