René Lambert est né le 10 décembre 1923 à Buis les Baronnies, après ses études secondaires, puis à la faculté de droit d’Aix-en-Provence, à l’âge de 20 ans est appelé pour 9 mois aux chantiers de jeunesse, qui remplaçait à l’époque le service national. Incorporé au groupement 16 à Manosque, il n’y restera qu’un mois et demi puis sera dirigé dans le Cantal pour y travailler à la construction barrage hydraulique. Ayant appris en octobre 43 que sa classe doit partir pour le Service du Travail Obligatoire (STO), il décide avec un camarade, lors d’une permission de Noël, de ne pas retourner dans le Cantal et doit se cacher pour éviter son arrestation et la clandestinité commence.

Avec l’aide de son père, il prend contact avec la Résistance de Buis-Les-Baronnies qui le dirige sur le Maquis Ventoux et se cache dans une ferme dont les propriétaires sont des sympathisants de la Résistance. Clin d’œil du destin, il aurait pu faire partie de Ceux d’Izon-La-Bruisse. Quelques jours plus tard, il apprend que les FTP recrutent et il les rejoint et après les combats de Vaison/Crestet, il installe, avec ses camarades, un barrage au tunnel de Pierre-Longue, et est dirigé vers Montbrun ou il retrouve ceux du Maquis Vasio, pour quelques semaines d’instruction et maniement d’armes à Lachau. Le 14 juillet 1944, il participe à une prise d’armes à Sèderon, en hommage au gendarme Gamonet fusillé par l’ennemi, et à la Nécropole d’Eygalayes en hommage à ceux d’Izon.

Début août 44, René se retrouve tôt le matin à Montbrun et participe activement au combat, en tant que pourvoyeur FM, avec ceux du groupe Grangeon. Après plusieurs heures de combat où il voit la mort de près, l’ordre de décrocher est donné.

Le 15 août 44, c’est à Vercoiran qu’il apprend le Débarquement de Provence et rejoint à Sault, où l’ennemi est toujours présent, le groupe Pantaly.

Après regroupement des maquisards au château de Javon, plusieurs combats auront lieu à Saint-Saturnin, Méthamis et Mormoiron.

Le calme revenu sur la région, René participe avec sa 2e Compagnie du 1er Régiment de Vaucluse, et toutes les unités combattantes du Vaucluse, au défilé sous les ovations de la population. Après un séjour à la caserne d’Avignon, il retrouve sa famille au Buis le 20 septembre 1944. C’est en 1961 qu’il s’installe à Vaison, comme huissier de justice, profession qu’il exercera jusqu’en 1987. Âgé de 98 ans, bien qu’il n’ait jamais rien sollicité, c’est avec émotion et précision qu’il a évoqué avec Michel André président des « Amis de maquis Vasio » ses souvenirs de jeunesse à travers le livre du « Maquis Vasio, » de Lucien Grangeon.

Il a accepté de recevoir avec honneur, le samedi 27mars prochain, dans le salon d’honneur de l’hôtel de ville, à l’occasion de la commémoration des « Martyrs de la Résistance de la Sainte Croix, la Croix du Combattant par André Alazard, Ancien Résistant et Président d’honneur du Maquis Vasio, la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance par Jerome Ruel, Président des Combattants volontaires de la résistance84 et départements limitrophes et la reconnaissance de la  Nation par Claude Haut  Sénateur.

JJA