C’est dans la salle du conseil de la mairie que l’association « Mon Ventoux Libre », présidée par Alain Constant, a tenu une conférence de presse afin de faire le point et de tenir le public au courant de l’avancement du futur parc naturel régional (PNR) du Ventoux.

Il rappelait alors : « En 2016, suite à une consultation qui faisait apparaître très clairement des divergences majeures, la Région avait nommé un médiateur. Dans son rapport le médiateur préconisait deux points majeurs afin de sortir de cette impasse : Consulter les habitants des communes cœur de parc par référendum et donner un pouvoir élargi et majoritaire aux communes cœurs de parc, reconnaître la spécificité de ce territoire. En 2017, Renaud Muselier, président de Région, relance le projet en donnant ce « pouvoir élargi », confirmé début 2018, avec l’appui d’une communication très soutenue, pour les communes ayant un pied sur le Ventoux. Le 14 novembre dernier, la Fédération des parcs régionaux donne son accord en préconisant toutefois qu’il n’est pas possible que lesdites communes aient un pouvoir décisionnaire spécifique. Il rajoute également que le budget de la région devra être abondé car autrement ce sont les communes qui devront compenser. Ce point remet donc en cause le pouvoir élargi, attribué un certain temps afin de remettre toutes les parties autour de la table. À ce jour, exit le pouvoir des neufs communes, il ne reste donc plus rien des deux préceptes du conciliateur. L’association Mon Ventoux Libre demande donc à la Région de faire une consultation par référendum en signalant qu’après une pétition internet 1 000 signatures avaient été recueillies (alors qu’internet n’est pas dans toutes les maisons). La sagesse démocratique doit l’emporter, il faut donner enfin la parole aux habitants du massif, la décision finale leur appartient. Cela permettra a ce projet de sortir enfin par le haut».

Et de préciser : « Pour moi, on a reculé au niveau de la gouvernance car ce pouvoir élargi ne peut pas exister, on a été baladé, juridiquement cela a toujours été impossible ».

Et de poursuivre : « Il faut arrêter de tromper le gens, de dire des mensonges ». « Au niveau du consensus on a fait un recul de plus d’un an, car la spécificité du territoire n’est plus reconnue».

En attendant, il est prévu que les communes ne pourront délibérer qu’une fois le projet terminé soit au mois de mai ou juin 2019. Pour Dominique Bodon et Bernard Charrasse, vice-présidents de MVL et respectivement maire de Malaucène et Beaumont du Ventoux, ils sont viscéralement opposés à ce projet de parc pour plusieurs raisons :

- Un périmètre ubuesque qui englobe le Grand Avignon et les Sorgues du Comtat, pas de droit de vote pour ces dernières mais juste une avis consultatif ont été promis. Demain qu’en sera-t-il ?

- l’étude en cours portée par la Cove et financée par l’État et la Région sur le devenir des stations de ski n’a pas rendu son verdict. De plus une diversification des stations est évoquée et non un maintien des activités.

- le pouvoir supplémentaire pour les neuf communes du Ventoux, attribué puis retiré à l’avenir, c’est un point majeur sur lequel nous ne pouvons pas céder, le maire de Malaucène précisait : « Si on n’a pas un avis favorable et écrit sur ces trois interrogations précises, nous n’irons pas dans le parc». Bernard Charrasse, quant à lui, expliquait ; « Ce qui me gène, ce sont les communes de l'Intercommunalité Vaison Ventoux qui vont voter… D’autre part, Renaud Muselier avait déclaré lors de notre réunion à la Région « Je ne passerai jamais en force, j’écouterai les communes » et deux mois après « c’est moi qui décide » « Çà passe ou çà casse... ». Je suis contre la diversification des deux stations de ski car diversification ne veut pas dire maintient donc je serais contre ce projet de PNR ».

Comme on peut le constater, les polémiques remettent tout en cause et tous attendent une consultation par référendum auprès des habitants, ce qui, il est vrai permettrait une bonne fois pour toute de clore les débats.