La passion s’est emparée du petit village de Buisson, 260 habitants, 231 inscrits sur la liste électorale de 2020.

Après les élections municipales de 2020, qui avait vu la totalité de la liste menée par Chantal Fritsch élue, une contestation a émergé au sein du conseil municipal. Le 11 avril 2021, Jean-Jacques Blanc démissionnait. « On ne m’écoutait pas, et tout était décidé à l’avance », explique-t-il aujourd’hui. Franck Dhennin démissionnait le 5 juin 2021, pour des raisons personnelles. Le premier adjoint, Jacques Piot, quittait le village et décidait de démissionner. Entre temps, quatre des élus contestaient la politique menée par la maire, et n’approuvaient pas toutes ses décisions. L’ancienne maire, Liliane Blanc, qui ne s'était par représentée, fait maintenant partie des déçus de la nouvelle municipalité, et affirme que la façon dont a été réalisé le bistrot de pays a apporté beaucoup de mécontentement dans le village.

Après ces trois départs, il restait donc au conseil municipal quatre élus favorables à la politique du maire, et quatre élus qui la contestaient.

Devant cette situation, il était décidé par le maire (1) de provoquer une nouvelle démission pour provoquer une élection municipale partielle, et retrouver une majorité. En effet, il est obligatoire de compléter le conseil municipal dès lors que l’effectif légal du conseil a baissé d’un tiers. Cette décision était actée le 16 janvier par la démission de Sylvie Puechlong, qui se représente, et de Jacques Piot de 17 janvier. Cependant, l’hypothèse d’une deuxième liste de candidats semble ne pas avoir été envisagée. Après les élections, le maire aura donc entre trois et sept voix au conseil municipal. Depuis l’annonce du scrutin, rencontres, porte-à-porte et tractages animent le village.

Les électeurs ont donc à décider, lors de cette élection, s’ils vont renforcer la position du maire et l’aider à continuer son action locale dans la même direction, ou si elle va être modifiée par une nouvelle majorité. Le scrutin n’est pas un scrutin de liste, il est possible de « panacher », c’est-à-dire de mettre deux bulletins dans l’urne, en rayant les noms de ceux pour qui l’on ne vote pas, et sans obligation de laisser quatre noms, mais sans possibilité, à peine de nullité, de dépasser ce chiffre.

Depuis l’annonce du scrutin, rencontres, porte-à-porte et tractages animent le village.

Les candidats des deux listes affichent leur parcours et leurs programmes sur les panneaux électoraux sur la place du village. Une réunion publique est organisée par la liste Ré-unissons Buisson samedi 24 février 2024 à 10 heures place de Verdun.

La liste Ré-unissons Buisson se compose de Valérie Coste-Raffin, Alexandra Lafont-Kaufmann, Benjamin Kaufmann, Évelyne Malet.

Elle souhaite ré-injecter du sang neuf dans le village, réunir les habitants, faire vivre des projets en adéquation avec les souhaits des habitants. Ils ressentent un besoin d’apaisement Valerie Coste Raffin, interrogée, présente la liste comme un groupe « indépendant et neutre » qui veut apaiser la situation et « remettre de la convivialité et de la bonne entente ». Les candidats veulent remettre les habitants au centre avec de nouvelles méthodes et se prononcer sur les projets au cas par cas. Ils veulent une gestion plus participative avec prise en compte de l’avis des habitants sur chaque projet, en transparence et en tenant compte de leur retour.

La liste des soutiens du maire est composée de Bernard Lis, Philipe Muro, Sylvie Puechlong (démissionnaire pour permettre une nouvelle élection) et Vincent Rochette.

Elle se présente pour continuer l’action du maire. Parmi ses propositions, on note la préparation à la création d’un centre médical, une navette électrique entre Buisson et Vaison-la-Romaine, la relance du comité des fêtes… Chantal Fritsch soutient bien évidemment cette liste. Elle confirme les problèmes d’ambiance « très compliquée » au sein du conseil municipal. Elle veut retrouver un conseil complet et travailler sereinement jusqu’à la fin de son mandat. Elle explique que les travaux de l’atelier municipal seront finis dans six mois, et qu’elle veut créer rapidement un cabinet de kinésithérapie dans le village.

1. Selon les prescriptions de l’Académie française, nous utilisons maire au masculin.