Une assistance émue et recueillie était réunie le 31 juillet dernier, devant la stèle commémorative de son sacrifice à l’invitation de la Mairie de Malaucène, pour se souvenir de lui en présence des élus, des associations d’anciens combattants, de la famille de ce héros et d’ingénieurs de l’École Nationale Supérieures des Arts & Métiers.Cette cérémonie a été teintée d’une émotion particulière puisqu’elle se déroulait 80 ans jour pour jour après le sacrifice de Joseph JALLIER et en présence de sa fille Annie âgée de 3 mois lorsque son père effectua sa dernière mission de guerre.

De nombreuses autorités civiles, le sénateur de Vaucluse Jean-Baptiste Blanc, les conseillers départementaux Sophie Rigaut et Alexandre Roux, ont honorés de leur présence cette commémoration. Des véhicules militaires d’époque, trente-trois drapeaux d’associations d’anciens combattants, la chanteuse soprano Nathalie Nicaud en tenue d’époque qui a apporté sa voix, ont embelli cette cérémonie du quatre-vingtième anniversaire. On notait aussi la présence du capitaine Stéphan Canestrari, chef de corps du centre de secours de Malaucène accompagné de nombreux pompiers volontaires, des représentants du Comité Communal de feu de forêt et des élus malaucéniens ainsi que des représentants du conseil municipal des jeunes. Les discours prononcés par le maire Frédéric Tenon, par Dominique Bodon maire honoraire, ont permis de retracer sa vie et le déroulement de cette funeste journée du 31 juillet 1944. M. François Treillard, représentant des Ingénieurs Arts & Métiers a souligné que cette école a compté parmi ses élèves, anciens élèves, professeurs et personnels pas moins de 370 morts pour la France durant la 2e Guerre Mondiale. Le capitaine JALLIER n’était pas le moindre. Une jeunesse studieuse : Joseph JALLIER est né en 1912 dans le département du Puy-de-Dôme, dans le petit village de Montel-de-Gelat. A l’heure des études secondaires, il est inscrit à l’école de la Prat’s diminutif de l’École Pratique (aujourd’hui devenue Lycée d'Enseignement Général et Technologique) de Cluny (Saône-et-Loire). En 1929, il est admis au concours d’entrée à l’École Nationale d’Ingénieurs des Arts & Métiers de Cluny. Une carrière militaire bien remplie : Dès 1931, attiré à la fois par l’aéronautique et par la carrière militaire il s’engage dans l’Armée de l’Air. Il est breveté pilote en 1934 et admis à l’École militaire de l’air en 1937. Il débute la guerre dans un Groupe de chasse avantdu capitaine d’être muté en Afrique du Nord en décembre 1939. Il reprend le combat en novembre 1942 comme commandant d’escadrille en effectuant des missions au-dessus de la Méditerranée. A partir de fin 1943, il participe aux opérations menées, à partir de la Corse, contre les forces ennemies en Italie et en Provence. Une fin héroïque : Le 31 juillet 1944, son groupe de chasse attaque le terrain d’aviation d’Orange occasionnant de nombreux dégâts et la destruction d’avions ennemis. Mais Joseph JALLIER est alors abattu par la défense anti-aérienne allemande. Son avion s’écrase sur les pentes du Mont Ventoux sur la commune de Malaucène. La Résistance retrouva le corps de Joseph JALLIER et le veillera toute la nuit dans la chapelle de l'ancien hôpital de Malaucène (Mairie actuelle). Sa dépouille sera transférée en 1945 dans la Creuse, où il s'était marié. Le Capitaine JALLIER était titulaire de la Croix de guerre 39/45 avec palme. Son nom a été donné à la promotion 1948 de l’École de l’Air de Salon-de-Provence. Une rue de Malaucène située en face de la Mairie porte désormais son nom. Ce même 31 juillet 1944, disparaissait, dans une autre mission, un autre pilote français : le Commandant Antoine de Saint-Exupéry. Comme chaque année, cette cérémonie a été l’occasion de se souvenir du courage et du sacrifice de nos anciens pour libérer notre pays de l’occupation nazie. Il convient de ne pas oublier cela. La cérémonie a été clôturée par le verre de l’amitié offert par la municipalité.