La CGT du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Monfavet a écrit aux élus du Vaucluse le 18 juillet pour les alerter sur la prochaine fermeture se quatre centres médico-psychologiques enfants et adolescents qui dépendent de cet établissement, ceux de Vaison-la-Romaine, Valréas, Isle sur la Sorgue et Châteaurenard (et non du CMPP, association indépendante non concernée, contrairement à ce que nous avons indiqué un moment par erreur, ce dont nous nous excusons). Est aussi prévue, selon ce courrier, la fermeture de l’hôpital de jour de Piolenc.

Les CMPEA ont pour vocation d’assurer des consultations médico-psychologiques et sociales pour les personnes jusqu’à seize ans en souffrance psychique. Ils organisent leur orientation éventuelle vers des structures adaptées (hôpital de jour, unité d’hospitalisation psychiatrique, foyers…). Une équipe comprenant différents types de professionnels assure la coordination des soins psychiatriques. Ces centres dépendent d’un hôpital et sont sectorisés : ils traitent les cas d’un secteur géographique déterminé.

Le syndicat explique aux élus que ces centres traitent 900 jeunes. La direction du CHS invoque, pour justifier sa décision, le manque de médecins spécialisés en pédopsychiatrie. Le syndicat, de son côté, affirme : « Il a clairement été annoncé par notre direction que les territoires actuellement desservis par les CMPEA qui ferment, deviendraient une zone blanche ! […] Tout accueil devrait être renvoyé ou redirigé vers la pédiatrie du Centre Hospitalier d’Avignon ou les pédopsychiatres privés ». Pour les ressortissants des secteurs concernés, aucune nouvelle prise en charge ne serait prévue, les familles étant invitées à faire appel au secteur privé ou au service pédiatrique du centre hospitalier d’Avignon. Un coup d’œil aux « Pages jaunes » indique que seulement quatre pédopsychiatres libéraux exercent dans le Vaucluse.

Tandis que la directrice du CHS essaie de rassurer, expliquant : « Aujourd’hui, on a un repli sur certaines zones, mais il sera de courte durée. Le but est de réfléchir comment réinvestir ces territoires différemment », le « projet d’établissement du CHS », document officiel voté par le conseil de surveillance, prévoit, selon le site Internet du CHS, de « Renforcer les centres médico-psychologiques (CMP) pivots des territoires dans leurs missions d’accueil de première ligne et organiser le fonctionnement des antennes de proximité (CMP périphériques) rattachés aux CMP pivots) et répondre à l’urgence ». Ce document, selon le Code de la santé publique, définit la politique générale de l’établissement. À la lecture de ces informations, il semble qu’il s’agit là de l’aboutissement d’un projet planifié depuis un certain temps.

Localement, à Vaison-la-Romaine, les élus locaux ne restent pas inactifs. Ils ont déjà rencontré les responsables du CHS pour rechercher des solutions adaptées aux familles concernées actuellement ou dans le futur, souvent en difficultés sociales et sans véhicule.