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MARIANNE ET MIREILLE : LES NOUVEAUX TOTEMS DE CRESTET

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MARIANNE ET MIREILLE : LES NOUVEAUX TOTEMS DE CRESTET

Crestet
18 juin 2024 - 10:40
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Crestet a inauguré samedi les statues monumentales Mireille et Marianne, et a signé la charte faisant du village une cité mistralienne.

Ce week-end, Florence Bertrand, maire de Crestet depuis onze ans, organisait une inauguration sur l’esplanade de la mairie où un grand rassemblement s’était formé autour des deux statues monumentales en bois qui font face au Ventoux, et des multiples petits chapiteaux qui avaient été érigés pour l’occasion. Et cette occasion était double : il s’agissait d’inaugurer les deux « Divas séquoia » sculptées par Yann-Éric Eichenberger et de signer la charte qui permet à la commune d’être labellisée « Ciéuta mistralenco ».

Pour cette cérémonie, de nombreux officiels avaient fait le déplacement : le sénateur du Vaucluse Lucien Stanzione, Bénédicte Martin vice-présidente de la Région Sud et vice-présidente du Parc naturel régional du Ventoux, Michel Bissière, conseiller régional et délégué à la culture, Paulin Reynard, capoulié du Félibrige, Jean-Bernard Plantevin, majoral du Félibrige natif du Crestet, et des élus de la communauté de communes Vaison-Ventoux.

En guise d’introduction musicale, Thibaut Plantevin et ses élèves de la classe Cham ont interprété « Mistralejado » une création originale des élèves illustrant la vie et l’œuvre de Frédéric Mistral, et le « Cantique i Sànti-Marìo », une œuvre évoquant la prière de l’héroïne Mireille juste avant de mourir sous le soleil de Camargue, dont la partition a été retrouvée l’année dernière dans la bibliothèque du Musée Mistral.

Les deux figures monumentales de sept mètres de haut, sculptées par Yann-Éric Eichenberger sur la commune, ont été acquises par la municipalité grâce au financement de la Région et du Parc naturel régional du Ventoux par l’intermédiaire du « contrat de Parc ». Au printemps 2021, l’artiste vaisonnais, s’est lancé un véritable défi : réaliser en cinq jours deux sculptures monumentales de sept mètres de hauteur en bois de séquoia. Cet arbre unique, de plus de 120 ans et de deux mètres de diamètre à la base, a permis ces sculptures qui ont été coupées à Rémuzat après avoir pris la foudre.

Sur proposition de Jean-Bernard Plantevin, elles ont été baptisées « Marianne et Mireille » prénoms symbolisant à la fois la République et la Provence. Paulin Reynard, dans un beau discours parfaitement bilingue provençal – français, s’est félicité de la dénomination de ces deux statues « symboliques de la Provence et de la France, deux sœurs côte à côte qui se complètent ». En ces temps d’élection, il ajoute : « n’étant pas élu, et n’étant donc soumis à aucune règle de parole, je dis “réfléchissons avant d’aller voter et votons pour permettre à toutes nos cultures de vivre ensemble sans en minorer aucune”. »

De son côté, pour insister sur l’importance de chaque pas que nous faisons pour enrichir notre patrimoine culturel, Michel Bissière a commencé son discours par une citation d’André Malraux : « la culture ne s’hérite pas, elle se conquiert ». Il continue : « Et aujourd’hui à Crestet c’est une nouvelle étape dans cette conquête. Ces deux sculptures géantes donnent bien la preuve qu’à partir de troncs d’arbres, on peut transformer nos blessures en lumière, illuminant à la fois nos vies et nos esprits. Sachez qu’avec le président Muselier nous croyons que l’art est un pont entre les générations, un lien entre le passé et l’avenir, un reflet de notre identité collective. »

Auprès de ces deux totems communaux, Florence Bertrand et le capoulié du Félibrige ont signé conjointement la charte « cité mistralienne », qui permet aux villes dans l’article 2.2 de sa charte « de reconnaître et de valoriser leur engagement pour maintenir, protéger et promouvoir le patrimoine culturel provençal matériel et immatériel dans leur commune selon la pensée et l’écriture de Frédéric Mistral ».

Pour conclure cette importante cérémonie, les élèves ont chanté La cansoun de la Coupo, reprise en chœur par le public présent. Pour l’apéritif déjeunatoire offert par la mairie et le comité des fêtes, les restaurateurs, les commerçants, les traiteurs et les producteurs se sont installés sous les chapiteaux afin de proposer quelques délices solides ou liquides exclusivement  « made in Crestet ».

Victor Ducrest

Photos AA

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